OPTIMISATION D'UNE MISE A POSTE GEOSTATIONNAIRE |
Mise
à jour 11/99, sept 2011
I GRANDES LIGNES DE L'ETUDE :
Les
connaissances de cours portent essentiellement sur :
-
Paramètres orbitaux
-
Corrections de trajectoire
-
Points survolés, trace sol
-
Visibilité d'une station.
-
Moteurs
1°) DESCRIPTIF :
Lors
d'un tir vers l'orbite géostationnaire, la base de lancement est imposée, la
phase propulsée lanceur invariable, plaçant donc le périgée de l'orbite de
transfert toujours au même endroit, entraînant donc un premier passage à
l'apogée à une longitude terrestre sensiblement toujours la même. De plus un
tir Ariane conduit toujours à une inclinaison orbitale non nulle.
Le
point de stationnement du géostationnaire est quant à lui imposé par le client.
On conçoit donc de mettre en place une procédure permettant de rejoindre, en un
temps aussi court que possible, à coût propulsif minimal, le point de
stationnement, compte tenu de contraintes de SCAO, restitution d'orbite,
télécommunications, d'environnement spatial...
2°) LE CONCEPT DE MOTEUR REALLUMABLE :
Une
ou plusieurs impulsions sont nécessaires.
A
) Une seule impulsion ne permet pas, sauf hasard extraordinaire, de passer de
l'orbite GTO à l'orbite géostationnaire, même au prix de plusieurs révolutions
sur la GTO.
Vous expliquerez pourquoi sur un exemple.
Deux
impulsions autorisent une orbite de dérive intermédiaire avec un découpage du DV imposé et une date de manœuvre imposée, date à
laquelle le satellite n'est pas forcément visible de deux stations de poursuite.
Vous expliquerez pourquoi sur un exemple.
Une stratégie à trois impulsions s'impose, permettant une souplesse dans le choix de la
répartition des DV. En effet tout choix imposé de DV1 permet de calculer DV2 et DV3 pour réaliser le rendez-vous.
Cette
procédure utilise donc le transfert GTO nommé C0 et 2 orbites de
dérive C1 et C2, éventuellement parcourues plusieurs
fois.
Remplaçant
le moteur à poudre classique, un moteur réallumable est
donc nécessaire, en général biliquides d'une poussée de l'ordre de
400-500 N, présentant de multiples avantages :
-
Impulsion spécifique élevée
-
Accélération plus faible
-
Ce moteur peut être utilisé pour d'autres phases de la mission en SCAO.
-
Meilleure gestion des erreurs, une erreur sur un arc de poussée pouvant être
corrigée sur l'arc de poussée suivant.
II TRAVAIL PROPOSE :
1°) DONNEES INITIALES :
a)
Orbite GTO :
Altitude
sol du périgée Zpo = 200 km, périgée sur l'équateur.
Inclinaison
orbitale initiale i =7°2
Injection
au périgée à to = 25/11/199 à 01 h 20 mn
Longitude
Greenwich de l'injection Lo = - 12° Est
b)
Motorisation :
La
masse totale injectée sur la GTO est de M = 3200 kg.
Poussée
du moteur réallumable F= 1 kN
Impulsion
spécifique Isp = 3050 m/s
Indice
de construction w = 0.128
On
appellera arc de poussée, la portion de trajectoire, supposée képlérienne en
première approximation, parcourue pendant la mise en œuvre de la poussée.
On
notera Dti la durée de cette poussée. On
supposera toujours que la manœuvre est répartie symétriquement de chaque côté de
l'apogée ( ou encore que la manœuvre commence Dti/2 avant le passage à l'apogée et se termine à Dti/2 après).
c)
Mise à poste :
La
longitude visée pour la mise à poste est lS = 20° EST
2°) CONTRAINTES OPERATIONNELLES IMPOSEES:
Pour
ce projet, afin de ne pas compliquer sa réalisation, nous ne donnons que
quelques contraintes significatives, pour une prise de conscience du problème.
a)
Restitution d'orbite :
Avant
toute manœuvre, il faut parfaitement connaître l'orbite sur laquelle on évolue.
Donc, toute orbite intermédiaire doit être parcourue au moins 2 fois en entier,
pour une restitution acceptable.
b)
Durée totale :
Pour
des questions économiques, la durée de mise à poste ne devra pas excéder 8
jours. De façon générale le nombre de révolutions sur une orbite donnée ne
devra pas dépasser 6 révolutions.
c)
Environnement spatial :
Nous
savons que la terre est entourée des ceintures de Van Allen. La traversée de
cette zone présente de grands dangers de claquages de circuits électroniques.
Il est donc nécessaire de les éviter.
La
modélisation de ces ceintures est réalisée en estimant qu'elles occupent une
région torique, d'axe l'axe de la terre de grand rayon R = 17000 km et de petit
rayon r = 1000 km.
1
- On vérifiera que l'orbite GTO initiale ne traverse pas cette zone.
2 - On fera en sorte que l'orbite de dérive n°1 ne la traverse pas, ce
qui donnera 2 inégalités sur DV1, à respecter. Il revient au même de dire que le périgée de l'orbite
de dérive n°1 est au dessus des ceintures ou que l'inclinaison i1 est
supérieure à une valeur à calculer.
Naturellement
ces conditions peuvent aussi se traduire, de manière équivalente, en termes de
vitesse à l'apogée, en terme d'inclinaison, ou en terme de période. Vous
choisirez ce qui vous convient le mieux.
d)
Sur les orbites de dérive :
Co
est l'orbite GTO
C1
est la première orbite obtenue par la correction à l'apogée de Co, avec
l'incrément de vitesse DV1.
C1
est la première orbite de dérive obtenue par la correction à l'apogée de Co,
avec l'incrément de vitesse DV1.
C2
est la deuxième orbite de dérive obtenue par la correction à l'apogée de C1,
avec l'incrément de vitesse DV2, qui fait
passer sur l'orbite géostationnaire définitive.
Naturellement
les orbites de dérives sont emboîtées et vérifient
T0 < T1
< T2 < TS = 86164 s
e)
Découpage du DV :
Ce
découpage ne devra pas pénaliser le coût propulsif de la correction principale,
à savoir que le coût total DV = DV1+DV2+DV3 doit être celui obtenu en une seule opération,
suivant le dessin ci-dessous.
On
remarquera donc que l'inclinaison évolue à chaque correction et que les DV successifs demandent à être calculés avec soin.
On Calculera donc DV et on traduira les liens entre les vitesses à l'apogée, les DV et les inclinaisons.
f)
Conditions de visibilité :
Pour
des raisons de fiabilité, on souhaite effectuer les manœuvres sous la condition
dite de visibilité.
1
- Qu'avant chaque arc de poussée, 2 heures avant le début de la poussée, le
satellite soit visible au moins par une station
2
_ Pendant tout l'arc de poussée le satellite soit en visibilité de deux
stations au moins.
Exemples
de stations utilisées:
Station |
Latitude |
Longitude |
KOUROU |
5° |
-52°5 |
MALINDI |
-3° |
40°32 |
CARNAVON |
-24° |
113° |
REDU |
52° |
5°08 |
g)
Contraintes non prises en compte :
-
Forme et caractéristiques des antennes
-
Orientation du satellite et position des antennes
-
Angle d'aspect solaire, problèmes d'éblouissement senseurs ou de parasitage des
télécommandes.....
3°) LA PENALITE DE ROBBINS :
Vous
rechercherez dans les ouvrages spécialisés de mécanique spatiale, l'explication
du résultat suivant, dû à Robbins :
"
Lors d'une phase propulsée non impulsionnelle, sur un arc de poussée durant un
temps Dt, les moteurs délivrant un
incrément propulsif DV, à une altitude moyenne ro, la perte
d'efficacité en vitesse est majorée par, ce qu'on appelle la pénalité de
Robbins, la quantité :
perte
due à l'étalement de la poussée"
Vous
nous présenterez un résumé de l'établissement de cette relation.
De toute évidence, vous chercherez à minimiser, si possible, le cumul
des pertes de Robbins, et commenterez l'influen,ce du niveau de poussée.
4°) QUELQUES EQUATIONS OU INEQUATIONS :
a) Sur la durée de la mise à poste :
Notons:
No le nombre
entiers d'orbite GTO, de période To, parcourues
N1 le nombre
entier d'orbites C1, de période T1, parcourues après DV1
N2 le nombre
entier d'orbites C2, de période T2, parcourues après DV2.
Vous établirez la relation suivante :
où
wT est la vitesse angulaire de la
terre autour de l'axe Sud-Nord.
Vous exprimerez la durée T* de la mise
à poste ( fonction importante dans la suite) et pourrez donc préciser un minorant
Pmin et un majorant Pmax de p.
b) Comment poser le problème ?
Rechercher N0, N1, N2 entiers positifs, permettant de rejoindre le
poste de stationnement en un temps T* minimum ou presque, avec une pénalité de
Robbins DVR aussi petite
que possible, tout en respectant les contraintes imposées.
Naturellement
on ne pourra pas minimiser les deux quantités T* et DVR simultanément, on donnera donc un choix
de plusieurs possibilités autour des minima.
c) Proposition d'une méthode :
1-
Se fixer une valeur de l'entier p Pmin< p <Pmax, balayer l'intervalle
2-
Se fixer une valeur de l'entier 2< No < 7 (inégalité stricte), balayer
l'intervalle
3-
Se fixer le couple ( N1, N2 ), balayer les possibilités.
On
constate alors pour N1 et N2 fixés que les périodes inconnues T1 et
T2 sont liées par une relation linéaire de la forme T2 =
AT1 + B, avec des conditions nombreuses provenant des contraintes.
Ceintures
de Van Allen ---> 2 inégalités exclusives, s'exprimant d'abord sur Va1, puis
sur DV1, puis sur T1
exclusivement.
Conditions
d'emboîtement des orbites de dérive ---> 2 inégalités
Durée
du voyage ----> Une inégalité
Dans
des axes du plan de coordonnées (T1, T2), le point (T1,T2) appartient à un
domaine limité par des droites et la relation T2 = AT1 +
B, indique que le point décrit donc un segment de droite dans ce domaine.
Chaque
droite est associée au quadruplet ( p, N0, N1, N2 ).
Le
balayage de la droite et le respect de toutes les contraintes, permet de retenir
éventuellement quelques solutions minimales. Ayant épuisé l'ensemble des
combinaisons, vous classerez les solutions retenues, satisfaisant au mieux les
critères de Robbins et de durée minimale.
4°) Résultats :
En
conclusion, vous ferez votre choix, détaillerez complètement la mission et ses
corrections.
Vous
préciserez les orientations dans l'espace des axes moteur, les durées, les
incréments de vitesse, les dates de passage à l'apogée.
Vous
réaliserez un graphe montrant vues de la terre et en projection sur le plan
équatorial terrestre, les trajectoires C0, C1, C2
et positionnerez les arcs propulsifs.
Des
commentaires illustrés et pertinents sont attendus ainsi qu'une documentation
et des exemples concrets. Rien ne vous empêche d'essayer d'autres longitudes de
stationnement.
Guiziou Robert novembre 1999, sept
2011